233 : Diabète sucré de type 1 et 2 de l’enfant et de l’adulte. Complications : Différence entre versions

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*Associé aux règles hygiénodiététiques
 
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*'''Insulinothérapie combinée''' :
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**Association aux hypoglycémiants oraux
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**En l'absence de contre-indication aux hypoglycémiants oraux si l'insulinorequérance est partielle
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**Commencer par une injection d'insuline intermédiaire type NPH au coucher ou d'analogues lents
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**Adaptation progressive des doses d'insuline à la glycémie capillaire à jeun
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**Intérêts : dose d'insuline facile à adapter sur la glycémie du matin, moindre prise de poids par rapport à 2 prises d'insuline
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*'''Insulinothérapie exclusive''' :
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**2 à 4 injections
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**Schéma basal/bolus ou mélange rapide/intermédiaire
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**'''ASG pluriquotidienne nécessaire'''
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**Contre-indique le renouvellement du permis poids lourds !
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=== Stratégie thérapeutique<ref name="Recos HAS 2013 DT2">[http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-02/reco2clics__diabete_type_2.pdf Recommandations HAS 2013 : Diabète de type 2]</ref> ===
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[[Média:StrategieTherapDT2CIMetf.png|Stratégie en cas de contre-indication à la metformine]]
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Version du 15 octobre 2013 à 15:37

Objectifs

  • Diagnostiquer un diabète chez l’enfant et chez l’adulte
  • Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge
  • Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient
  • Décrire les principes de la prise en charge au long cours

Définitions

  • Glycémie :
    • Normale à jeun < 1,10 g/L
    • Hyperglycémie modérée à jeun : 1,10 - 1,26 g/L
    • Diabète sucré :
      • Glycémie à jeun ≥ 1,26 g/L à 2 reprises
      • Ou glycémie aléatoire ≥ 2 g/L et signes cliniques d'hyperglycémie
Caractéristiques Type I Type 2
ATCD familiaux du même type Rares Fréquents
Age de survenue < 35 ans > 35 ans
Début Rapide, explosif Lent, insidieux
Facteur déclenchant Souvent présent
Symptomatologie Bruyante Pauvre/absente
Poids Normal ou maigre Obésité abdominale
Hyperglycémie au diagnostic > 3 g/L < 2 g/L
Cétose Fréquente Rare
Complications au moment du diagnostic Absentes 50% des cas
Cause de mortalité Insuffisance rénale Maladies cardiovasculaires

Diabète de type 1

  • Prévalence : 200 000 en France, gradient Nord/Sud
  • Survient avant 35 ans (adolescence +++)
  • Augmentation régulière de l'incidence
  • Sex-ratio = 1

Physiopathologie

  • Carence absolue en insuline due à la destruction des cellules β-pancréatiques
  • 2 sous-types :
    • Diabète type 1 auto-immun (90%) : diabète type 1 classique + LADA (Latent Autoimmune Diabetes in Adult)
    • Diabète type 1 idiopathique (absence d'auto-anticorps) : diabètes cétosiques du sujet noir, diabètes suraigus japonais

Prédisposition génétique

  • Toujours présente, mais pas d'ATCD familiaux dans 85% des cas
  • Principaux gènes concernés : Ag de classe 2 type HLA (existe également HLA protecteurs)
  • Nombreux gènes impliqués : éléments variables du gène de l'insuline, gène e la protéine CTLA-4, gène PTP-N22

Facteurs environnementaux

  • Facteurs génétiques ne suffisent pas à expliquer l'étiopathogénie (50% d'atteinte commune chez les jumeaux homozygotes)
  • Nombreux virus suspectés (coxsackie, CMV, rubéole, oreillons)
  • Différence importante avec les facteurs précipitant le diagnostic : grippe, stress...
  • Théorie hygiéniste

Processus auto-immun

  • Principaux antigènes :
    • Insuline et pro-insuline
    • GAD (Glutamic Acid Decarboxylase)
    • IA2 (islet antigen 2)
  • Insulite auto-immune avec destruction des cellules β par les lymphocytes cytotoxiques
  • Anticorps détectables au diagnostic :
    • ICA : anticorps anti-îlots
    • Anti-GAD
    • Anti-IA2
    • Anti-insuline
  • Fréquence des autres pathologies auto-immunes associées → polyendocrinopathies auto-immunes type 1 et 2

Diagnostic

Présentation clinique initiale

  • Début rapide ou explosif
  • Syndrome cardinal : polyuro-polydipsie, amaigrissement, polyphagie
  • Troubles visuels transitoires : jours qui suivent le début de l'insulinothérapie +++
  • Fonte musculaire (quadriceps), rarement hépatomégalie
  • Dyspnée de Kusmall = acidose
  • Glycémie veineuse très élevée
  • Glycosurie + cétonurie
  • Révélation par une acidocétose inaugurale

Formes cliniques

  • LADA ou diabète type 1 lent :
    • Début tardif et progressif proche du type 2
    • Anticorps positifs (anti-GAD +++)
    • Insulinothérapie nécessaire en 2 à 10 ans
  • Diabète cétosique de l'Africain :
    • Début par décompensation cétosique suivie d'une possibilité d'arrêt de l'insuline dans 50% des cas après la phase aiguë
    • Possibilité de répétition des épisodes de cétose avec rémission
    • Anticorps négatifs
  • Diagnostic tardif au stade de coma acidocétosique
  • Lune de miel : période suivant le diagnostic du diabète type 1 : équilibre avec doses faibles d'insuline, parfois arrêt

Confirmation diagnostique

  • Diagnostic clinique : maigreur + cétose + âge < 35 ans
  • Paramètres immunologiques (si triade incomplète) : auto-anticorps ± typage HLA
  • Si marqueurs immunologiques négatifs → éliminer d'autres formes de diabète proches du DT1 :
    • Diabètes génétiques monogéniques : MODY, mutation du gène de l'insuline, diabètes mitochondriaux, syndrome de Wolfram (diabète insipide, diabète sucré, atrophie optique, surdité)
    • Diabètes secondaires : pancréatite chronique, pancréatectomie totale, cancer du pancréas, hémochromatose, mucoviscide
  • Diabète néonatal : apparition aiguë dans les 6 premiers mois, peut persister ou régresser et récidiver ; rechercher une origine non-autoimmune
  • Autres causes rares :
    • Inhibition fonctionnelle de l'insulinosécrétion : hypokaliémie, jeûne prolongé, phéochromocytome, somatostatinome
    • Glucagonome
    • Insulinorésistance primitive profonde
    • Insulinorésistance secondaire : hypercorticisme, acromégalie, hyperthyroïdie
  • Diabètes iatrogènes : corticoïdes, immunosuppresseurs, diurétiques hypokaliémiants, progestatifs de synthèse, salbutamol, antiprotéases du SIDA, pentamidine

Evolution

Histoire naturelle

  • Modèle d'Eisenbach :
    • Phase préclinique : destruction des cellules β par les processus immuns
    • Diagnostic clinique : destruction > 85%
    • Phase clinique séquellaire : disparition lente des cellules restantes
  • Etapes :
    • Prédisposition génétique
    • Insulite silencieuse
    • Diabète préclinique : signes métaboliques précoces, hyperglycémie
    • Diabète patent peptide C + : insulinodépendance
    • Diabète peptide C - : destruction totale des cellules β

Maladie chronique

  • Importante de l'acceptation de la maladie par le patient
  • Education : engagement permanent nécessaire du patient pour gérer le traitement et participer aux soins quotidiens
  • Freins à l'adhésion :
    • Peur des hypoglycémies
    • Peur de prendre du poids
    • Non-acceptation de la maladie
    • Refus des contraintes (adolescent +++)
    • Insulinothérapie inadaptée au mode de vie
    • Erreurs techniques : injections trop profondes/superficielles, lipodystrophie
    • Maladie surajoutée (infection +++)
  • Diabète instable :
    • Episodes itératifs de céto-acidoses ou hypoglycémies sévères
    • Facteurs psychologiques au premier plan

Prise en charge

Principes

  • Importance de l'éducation thérapeutique :
    • Transfert des connaissances par enseignement collectif ou individuel
    • Vérification des comportements et des acquis
    • Importance des consultations infirmières et diététiques
  • Définir des objectifs thérapeutiques personnalisés et acceptés :
    • Réduction du risque cardiovasculaire
    • Objectifs idéaux chez le diabétique type 1 non-âgé :
      • Glycémie le matin à jeun : 1-1,20 g/L
      • Glycémie préprandiale : 0,8-1,2
      • Glycémie post-prandiale (2h) : 1,2-1,8
      • Au coucher : 1,2
      • A 3h du matin : > 0,8
      • HbA1c ≤ 7%
      • Hypoglycémies : modérées < 5/semaine, pas d'hypoglycémie sévère
      • Autocontrôles : 3 à 6 par jour
      • 3 à 5 injections/j
  • Equilibre délicat de l'insulinothérapie :
    • Diminution des complications (rétinopathie, néphropathie, neuropathie, coronaropathie) avec ↓ HbA1c
    • Risque d'hypoglycémie sévère si insulinothérapie intensive
  • Chez l'enfant jeune et la personne âgée : objectif d'HbA1c plus laxiste

Autosurveillance

  • Buts :
    • Suivre le diabète
    • Adapter les doses
    • Avoir une idée de l'équilibre moyen
    • Gérer les situations d'urgence
  • ASG ≥ 4 ×/j : pré-prandial + coucher, de temps en temps post-prandial et à 3h du matin
  • Carnet d'autosurveillance

Surveillance

  • Hémoglobine glyquée :
    • HbA1c par méthode standardisée
    • Normale : 4-6%
    • Objectifs : ≤ 7%, 8% chez l'enfant et la personne âgée fragile, 8,5% avant 6 ans
    • Reflet de l'équilibre glycémique sur 3 mois : glycémie moyenne (g/L) = 1,5 + (HbA1c - 7)×0,3
    • Causes d'erreur de mesure : anémie hémolytique, urémie, hémoglobinopathie, traitement par EPO, saignées → fructosamine
  • Bilan métabolique annuel : EAL, créatinine, microalbuminurie, ECBU, ECG
  • Dépistage FO annuel
  • Consultation spécialisée tous les 3 à 4 mois

Insulinothérapie

  • Traitement principal, palliatif, à vie
  • Variétés :
    • Insuline recombinante : identique à l'insuline humaine
      • Insulines rapides : Actrapid, Insuman
      • Insulines ralenties : NPH, Ultraltard
    • Analogues de l'insuline : structure modifiée à but thérapeutique
      • Analogues rapides (juste avant le repas) : Humalogue, Novorapid
      • Analogues lents (1 à 2 fois par jour à heure fixe) : Lantus, Levemir
    • Parfois mélanges préconditionnés
  • Résorption cutanée dépend de la profondeur, de la zone, de la dose, de l'environnement thermique et de l'activité musculaire du membre concerné
  • 2 modes d'administration :
    • Stylos à insuline (réutilisables ou UU)
    • Pompes portables pour administration continue modulée : plus efficaces mais plus contraignantes et chères
  • Schémas :
    • Choix selon acceptation, autonomisation, objectifs thérapeutiques
    • Schéma basal-bolus : analogues lents couvrant le nycthémère + analogues rapides avant les repas
    • 4 injections : 3 rapides pré-prandiales, 1 lente pour couvrir la nuit
    • 3 injections : regroupement injection lente et rapide du soir
  • Doses en général < 1 UI/kg, à adapter en fonction des glycémies, de l'activité physique et de l'alimentation prévues
    • Education thérapeutique pour l'auto-gestion +++ (insulinothérapie fonctionnelle)
  • Effets secondaires :
    • Hypoglycémies
    • Prise de poids : +5 kg en moyenne
    • Allergie (rare)
    • Lipoatrophie d'origine immunologique
    • Lipohypertrophie si piqûre au même endroit

Traitement non-insulinique

  • Maladie chronique → suivi multidisciplinaire, consultation d'annonce, soutien et accompagnement
  • Alimentation variée sans interdit mais horaires et apports glucidiques réguliers
  • Exercice physique
  • Associations de patients

Cas particuliers

Diabète de l'enfant et de l'adolescent

  • Fréquence des acido-cétoses
  • Attention aux hypoglycémies sévères, surtout chez le jeune enfant
  • Diabète difficile à équilibrer : ↑ des besoins en insuline, acceptation difficile
  • Part croissante de diabète de type 2 chez les enfants obèses

Diabète chez la femme

  • Diabète gestationnel
  • Contraception : contre-indication aux estroprogestatifs et des progestatifs dérivés des norstéroïdes
  • Grossesse :
    • Pronostic normal si équilibre périconceptionnel parfait et jusqu'à l'accouchement
    • Utiliser des analogues de l'insuline ayant l'AMM chez la femme enceinte
    • Retentissement de la grossesse sur le diabète :
      • Baisse physiologique de l'HbA1c
      • ↑ des besoins en fin de grossesse, ↓ en post-partum
      • Risque d'aggravation de la rétinopathie et de la néphropathie si non-stabilisées
    • Contre-indication absolue : insuffisance coronaire
    • Objectifs glycémiques strictes, suivi rapproché spécialisé mensuel
  • Ménopause : éviter l'hormonothérapie substitutive percutanée

Personne âgée

  • Ne pas craindre l'insulinothérapie
  • Objectifs plus laxistes chez les personnes fragiles à haut risque hypoglycémique

Diabète et jeûne

  • Ne jamais arrêter l'insuline en cas d'intolérance alimentaire, essayer des collations liquides fractionnées ou administration de glucose IV
  • Vérifier la cétonurie et la cétonémie : troubles digestifs peuvent révéler une cétose
  • Hospitalisation systématique en cas de nécessité de jeûne > 1h avec perfusion glucosée et adaptation des doses d'insuline
  • Jeûne prolongé nécessaire : insuline IVSE + glucosé IV

Diabète de type 2

  • 85% des diabètes, prévalence ~4%
  • Prévalence augmente avec l'âge
  • Prévalence augmente de 5%/an
  • Personnes à risque : obèses, anomalies du métabolisme glucidique, ATCD familiaux de DT2, ethnies (noirs, hispaniques)
  • Découvert en général à l'âge adulte
  • Insulinorésistance initialement répondant aux antidiabétiques oraux (ADO), insulinorequérance secondaire

Physiopathologie

  • Elément central = diminution de la sensibilité à l'insuline, favorisée par l'obésité androïde, l'âge et la sédentarité
  • Insulinorésistance :
    • Incapacité de l'insuline d'atteindre une réponse maximale au niveau des organes cibles
    • Défaut de captation musculaire du glucose
    • Accroissement de production de glucose au niveau hépatique → hyperglycémie à jeun
  • Insulinopénie relative : insuffisance de sécrétion d'insuline par rapport au niveau de la glycémie
  • Facteurs génétiques : si les 2 parents sont diabétiques, 30 à 60% de chance pour le sujet de le devenir
  • Glucotoxicité : hyperglycémie aggrave le déficit d'insulinosécrétion et l'insulinorésistance par élévation du seuil du glucose sensor
  • Lipotoxicité : insulinopénie → non-freination de la lipolyse → ↑ acides gras libres → diminue l'insulinosécrétion
  • Syndrome métabolique lié +++ à l'insulinorésistance :
    • Obésité abdominale (PA > 102 (H)/88 (F) cm)
    • Hypertriglycéridémie
    • ↓ HDL
    • HTA
    • Hyperglycémie modérée à jeun, →voire diabète

Diagnostic

Clinique

  • En général, évolution asymptomatique ou à bas bruit
  • En cas de décompensation sévère :
    • Polyurie
    • Polydipsie
    • Amaigrissement
    • Prurit vulvaire/balanite
    • Infections récidivantes/traînantes

Dépistage

  • Par glycémie veineuse à jeun
  • Quand ? :
    • Sujets présentant des signes cliniques évocateurs
    • Tous les sujets > 40 ans (à répéter tous les 3 ans ou plus précocement si facteurs de risque importants)
    • Patients ayant un ou plusieurs facteurs de risque :
      • IMC ≥ 27 kg/m²
      • Parent diabétique au 1er degré
      • ATCD de diabète gestationnel ou macrosomie
      • HTA
      • HyperTG > 2 g/L ou HDL-C < 0,35 g/L
      • ATCD de diabète cortico-induit
      • Obésité abdominale : > 80 (F)/94 (H) cm
  • En cas d'hyperglycémie, arguments en faveur d'un DT2 : âge > 40 ans, ATCD familial de DT2, FdRV associés, IMC > 27, obésité androïde, absence de cétonurie

Diagnostics différentiels

  • DT1 lent ou LADA : patient mince, pas d'ATCD familiaux, anti-IA2 et anti-GAD positifs
  • Diabètes génétiques (contexte familial) :
    • MODY 2 : diabète modéré du sujet jeune
    • MODY 3 : diabète sévère du sujet jeune ou rapidement insulinorequérant (pseudo-type 1)
    • Diabète mitochondiral : associé à une rétinite pigmentaire, une surdité

Evolution

  • Aggravation de l'insulinopénie → devient insulinorequérant
  • Vitesse d'aggravation fonction de l'équilibre glycémique
  • Pronostic fonction des complications

Traitement

  • Objectifs :
    • Normalisation de l'HbA1c : < 6,5%
    • Amélioration des glycémies et de l'insulinosensibilité
    • Prise en charge globale des FdRV : tabac, HTA, dyslipidémie

Surveillance glycémique

  • HbA1c :
    • Elément essentiel
    • Objectif personnalisé
    • A faire tous les 3 mois
    • < 7% : contrôle bon
    • 7 à 8 % : à interpréter selon le contexte clinique
    • > 8% : contrôle mauvais → modification thérapeutique
  • Autosurveillance glycémique :
    • Traitement oral :
      • Pas obligatoire, nécessaire en cas de pathologie déséquilibrant le diabète ou de modification de traitement
      • Outil d'éducation : sensibilisation du patient aux MHD, déterminer la posologie des médicaments hypoglycémiants, suivre l'évolution de l'insulinopénie
      • 1 à 3 cycles hebdomadaires : à jeun, au réveil, à 12h avant le déjeuner et à 17h
    • DT2 sous insuline :
      • ASG nécessaire pour adapter les doses
      • Minimum autant de glycémies capillaires que d'injections

Règles hygiénodiététiques

  • Activité physique après évaluation cardiologique :
    • Exercice physique régulier : ↓ incidence DT2, amélioration de l'insulinorésistance, amélioration des chiffres tensionnels à l'effort, ↓ masse grasse
    • Privilégier activités d'endurance, profiter des actes de la vie courante, intensité progressive adaptée au contexte, ne pas dépasser 50% de la FMT
    • ≥ 30 min/j
    • Contre-indications : insuffisance coronarienne non-stabilisée, HTA d'effort, rétinopathie proliférante non-stabilisée
    • Attention à : macroprotéinurie, traitements hypoglycémiants, βB, pieds
  • Alimentation :
    • Régime diabétique, hypocalorique (si excès pondéral), équilibré, sans sucre d'absorption rapide
    • ↓ 10% du poids, correction des TCA type grignotages
    • Prise en compte des interdits, des coutumes ethniques et des contraintes professionnelles
    • 50% de glucides, 30% de lipides, 20% de protides
    • Glucides : éviter les sucres purs, à consommer au sein d'un repas mixte, privilégier les aliments à index glycémique bas

Traitement médicamenteux

  • Associé aux règles hygiénodiététiques

Antidiabétiques oraux

Insulinosensibilisateurs Insulinosécréteurs
Biguanides Glitazones Sulfamides Glinides Inhibiteurs de la DPP IV Inhibiteurs de l'α-glucosidase Analogues du GLP1
Mode d'action ↓ insulinorésistance (hépatique) Agonistes PPARγ
↓ insulinorésistance (adipocytaire et musculaire)
Simulent l'insulinosécrétion Stimulent l'insulinosécrétion
Durée d'action courte (repas)
DPPIV détruit le GLP1
↑ insulinosécrétion en fonction de la glycémie
↓ glycémies post-prandiales
Retardent l'absorption des glucides complexes ↑ Insulinosécrétion liée à la glycémie
Effets secondaires Digestifs : douleurs abdominales, diarrhée → prise en milieu/fin de repas
Pas de risque d'hypoglycémie
Acidose lactique si non-respect des contre-indications
Hépatiques : surveillance ASAT/ALAT tous les 2 mois la première année
Prise de poids
Anémie : surveillance NFS
OMI
Aggravation d'IC ou d'HTA
Hypoglycémie si dosage inadapté ou IAM
allergie
Risque d'hypoglycémie (< sulfamides)
Pas d'allergie croisée avec sulfamides
Infection ORL
Allergie
Troubles digestifs (flatulences, diarrhée) → ↑ progressive des doses Digestifs : N/V
Hypoglycémies si associations aux insulinosécréteurs
Insuffisance rénale
Contre-indications Age > 70 ans sauf si clairance > 60 mL/min
Pathologie aiguë
Insuffisance rénale
Insuffisance hépatique
Insuffisance cardiaque
Insuffisance respiratoire
Insuffisance rénale sévère
Insuffisance hépatique
Insuffisance cardiaque
Grossesse, allaitement
Grossesse et allaitement
Insuffisance hépatique/rénale sévère
Allergie sulfamides
Association au myconazole
Grossesse, allaitement
Insuffisance hépatique
Insuffisance rénale
Insuffisance hépatique
Insuffisance cardiaque
Maladies digestives Insuffisance rénale
ATCD pancréatique
Intérêt Action sur l'insulinorésistance
Pas de prise de poids
Première intention sauf CI
Association à la metformine : synergie sur l'insulinorésistance, moindre prise de poids
Effet bénéfique sur la stéatose hépatique et la dyslipidémie
Insulinosécrétion Efficacité sur l'insulinosécrétion
Pas de contre-indication jusqu'à 75 ans ou en cas d'IRC
Pas d'hypoglycémie
Utilisable chez le sujet âgé
Améliore les glycémies post-prandiales
Pas de prise de poids
Utilisable chez le sujet âgé
Utilisable en cas d'IRC ou d'IHC
Amélioration des glycémies post-prandiales
Pas d'hypoglycémie
Perte de poids
Amélioration de la dyslipidémie
Effets métaboliques -1% d'HbA1c, protection cardiovasculaire -1% d'HbA1c -1% d'HbA1c -1% d'HbA1c -0,5 à 1% d'HbA1c -0,5 à 1% d'HbA1c -1 à 1,5% d'HbA1c

Insulinothérapie

  • Insulinothérapie combinée :
    • Association aux hypoglycémiants oraux
    • En l'absence de contre-indication aux hypoglycémiants oraux si l'insulinorequérance est partielle
    • Commencer par une injection d'insuline intermédiaire type NPH au coucher ou d'analogues lents
    • Adaptation progressive des doses d'insuline à la glycémie capillaire à jeun
    • Intérêts : dose d'insuline facile à adapter sur la glycémie du matin, moindre prise de poids par rapport à 2 prises d'insuline
  • Insulinothérapie exclusive :
    • 2 à 4 injections
    • Schéma basal/bolus ou mélange rapide/intermédiaire
    • ASG pluriquotidienne nécessaire
    • Contre-indique le renouvellement du permis poids lourds !

Stratégie thérapeutique[1]

StrategieTherapDT2.png

Stratégie en cas de contre-indication à la metformine

Stratégie en cas d'allergie aux sulfamides

Complications

Sources

  1. Recommandations HAS 2013 : Diabète de type 2