326 : Paralysie faciale

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Objectifs

  • Devant une paralysie faciale :
    • Argumenter les principales hypothèses diagnostiques
    • Justifier les examens complémentaires pertinents

Diagnostic positif

Paralysie faciale centrale

  • Prédomine à la partie inférieure du visage :
    • Effacement du pli nasogénien
    • Chute de la commissure labiale
    • Impossibilité de siffler
    • Attraction de la bouche du côté sain
  • En général associée à un déficit moteur du membre supérieur ipsilatéral
  • Dissociation automatico-volontaire : asymétrie plus marquée lors des mouvements volontaires que lors des mimiques spontanées

Paralysie faciale périphérique

  • Atteinte équivalente des parties supérieure et inférieure :
    • Signes d'atteinte inférieure (vide supra)
    • Fermeture incomplète de l’œil
    • Signes de Charles Bell
    • Effacement des rides du front
  • Absence de dissociation automatico-volontaire
  • Abolition des réflexes nasopalpébral, cochléopalpébral, clignement à la menace, réflexe cornéen (malgré sensibilité préservée)
  • Formes frustes : signe des cils de Souques
  • Signes associés :
    • Hypoesthésie de la zone de Ramsay-Hunt
    • Hyperacousie douloureuse
    • Agueusie des 2/3 antérieurs de l'hémilangue
    • Xérophtalmie
  • En cas de diplégie faciale :
    • Visage atone
    • Signe de Charles Bell bilatéral
    • Troubles de l'élocution et de la mastication importants

Etiologie

Paralysie faciale centrale

Paralysie faciale périphérique

  • Paralysie faciale a frigore :
    • La plus fréquente, paralysie faciale périphérique aiguë idiopathique
    • Installation brutale le matin au réveil, d'emblée maximale
    • Souvent précédée de douleurs rétro-auriculaires, hyperacousie
    • Probablement virale
    • Paralysie totalement isolé
    • Evolution spontanément favorable en 1 à 2 semaines (guérison totale en moins de 2 mois), rares séquelles
    • Risque de kératite → dépistage + prévention par larmes artificielles et pansement occlusif nocturne
    • Traitement : corticothérapie orale (1 mg/kg/j pendant 10 jours) à instaurer dans les 72 premières heures
  • Traumatisme : contexte particulier, rechercher une fracture du rocher (TDM) et une atteinte auriculaire (otoscopie ++, audiométrie)
  • Vasculaire : PFP + hémiplégie controlatérale (syndrome alterne), éliminer une thrombose veineuse cérébrale
  • SEP
  • Polyradiculonévrite aiguë : diplégie faciale ± asymétrique, en général au second plan ; rechercher une paralysie pharyngo-laryngée grave
  • Infections :
    • Zona du ganglion géniculé : PFP massive et douloureuse, atteinte auditive, éruption vésiculeuse dans la zone de Ramsay-Hunt
    • Infection ORL : mastoïdite, parotidite
    • En contexte fébrile : rechercher une méningoradiculite bactérienne ou virale
    • Lyme : notion d'érythème ou de morsure de tique
    • HIV
  • Diabète
  • Maladies inflammatoires : sarcoïdose (syndrome d'Heerfordt)
  • Cause tumorale : atteinte de plusieurs nerfs crâniens ipsilatéraux, apparition progressive, angle pontocérébelleux +++, tumeur parotidienne
  • PFP bilatérale : SGB, borréliose de Lyme, HIV, sarcoïdose