263 : Myasthénie

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Objectifs

  • Diagnostiquer une myasthénie

Myasthénie auto-immune

Diagnostic

Clinique

  • Déficit moteur variable dans le temps = fatigabilité :
    • Apparaît/augmente à l'effort
    • Augmente en fin de journée
    • Se corrige au repos
  • Sélectif = prédominance sur certains muscles :
    • Muscles oculaires et palpébraux : ptosis (uni- puis bilatéral asymétrique), diplopie
    • Muscles bulbaires :
      • Voix s'éteignant, nasonnée
      • Troubles de la mastication apparaissant au cours des repas
      • Troubles de la déglutition
      • Parésie faciale
      • Chute de la tête en avant
    • Membres : prédominance proximale (ceintures)
    • Axiaux : camptocormie (antéflexion progressive du tronc)
    • Respiratoires = gravité avec risque de décompensation ventilatoire
  • Reproduction clinique à la répétition des mouvements
  • Formes cliniques :
    • Forme oculaire pure
    • Forme avec anti-MuSK : fréquence de l'atteinte bulbaire avec atrophie des muscles concernés et risque de crise myasthénique grave
    • Myasthénie néonatale : transitoire, 20% des enfants de mère myasthénique, régression spontanée en quelques semaines

Paraclinique

  • Recherche d'auto-anticorps :
    • Anti-récepteurs de l'acétylcholine (anti-RAC)
    • Absence d'anti-RAC → recherche d'anti-MuSK
    • Parfois formes séronégatives
  • Recherche de décrément en ENMG avec stimulo-détection répétitive :
    • Décrément = diminution de l'amplitude du potentiel évoqué musculaire ≥ 10% à faible fréquence de stimulation
  • Test thérapeutique aux anticholinestérasiques :
    • Pratique hospitalière car risque de crise cholinergique
    • Administration de néostigmine SC en double aveugle
    • Régression des signes neurologiques franche et rapide
  • TDM thoracique systématique : recherche d'un thymome bénin ou malin ou d'une hyperplasie thymique

Traitement

  • Symptomatique = anticholinestérasiques périphériques :
    • Molécules : pyridostigmine, ambenonium
    • Posologie à augmenter progressivement jusqu'à dose optimale
    • Durée d'action brève (4-5h) → prises répétées
    • Risque de crise cholinergique (surdosage) : effets muscariniques (hypersécrétion bronchique, intestinale, salivaire, sudorale) et nicotinique (fasciculations, crampes)
  • Traitements de fond :
    • Corticothérapie à doses lentement progressives
    • Immunosuppresseur : azathioprine, mycophénolate mofétil
    • Thymectomie si anomalie retrouvée
  • Traitement des poussées : Ig IV en bolus 5 jours
  • Prévention des décompensations :
    • Port d'une carte de myasthénie
    • Liste des médicaments contre-indiqués : D-pénicillamine, curarisants, aminosides, β-bloquants, phénytoïne, quinine et dérivés
  • ALD 100%

Autres anomalies de la transmission neuromusculaire

Syndrome pseudo-myasthénique de Lambert-Eaton

  • Déficit moteur des membres inférieurs avec fatigabilité
  • ROT faibles/absents
  • ENMG : potentiel d'action diminué au repos, augmentation d'amplitude lors de stimulations répétées à fréquence rapide
  • Présence d'anticorps anti-canaux calciques présynaptiques voltages-dépendants
  • Fréquemment paranéoplasique → traitement du cancer ; sinon, traitement immunosuppresseur

Botulisme

  • Ingestion de conserve avariée contenant une neurotoxine paralysante de Clostridium
  • Nausées et vomissements, troubles de la vision, diplopie, sécheresse des muqueuses, déficit moteur généralisé à prédominance proximale
  • Risque de complications respiratoires

Autres

  • Venins de serpents
  • Intoxication par le magnésium
  • Traitement par D-pénicillamine