221 : Algodystrophie

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Objectifs

  • Diagnostiquer une algodystrophie

Physiopathologie

  • Algodystrophie = syndrome douloureux régional chronique de type 1
  • Association douleur + enraidissement + troubles vasomoteurs
  • Evolution spontanément favorable dans 90% des cas mais souvent prolongée (jusqu'à 24 mois)
  • Prédomine chez l'adulte et la femme
  • Causes :
    • Traumatismes :
      • > 50% des cas
      • Pas de relation sévérité du traumatisme/probabilité d'AND
      • Délai variable +++ (jours à semaines)
      • Chirurgie orthopédique et rééducation trop intense ++
    • Non-traumatiques :
      • Ostéoarticulaires : rhumatisme inflammatoire, syndrome du canal carpein
      • Neurologiques : AVC, SEP
      • Cancer
      • Phlébite
      • Infection : zona, panaris
      • Endocrinologiques : diabète, dysthyroïdie
      • Médicamenteuse : phénobarbital +++
      • Obstétricale (hanche)

Diagnostic

Clinique

  • Début progressif
  • Phase chaude ou inflammatoire :
    • Quelques semaines à 6 mois
    • "Arthrite sans arthrite : douleur articulaire et péri-articulaire, tuméfaction
    • Œdème des parties molles
    • Raideur
    • Chaleur local
    • Absence d'épanchement intra-articulaire
    • Absence de signes généraux
  • Phase froide jusqu'à la guérison :
    • Inconstante, quelques semaines à plusieurs mois
    • Troubles trophiques : segment de membre froid, peau pâle atrophique, acrocyanose
    • Rétractions capsuloligamentaires
    • Possibilité de phase froide d'emblée

Paraclinique

  • Biologie :
    • Pas d'anomalie spécifique
    • Absence de syndrome inflammatoire (diagnostic différentiel infectieux ++)
  • Radiographies standard :
    • Bilatérales et comparatives
    • Normales au début
    • Déminéralisation osseuse hétérogène et mouchetée
    • Respect de l'interligne articulaire
  • Scintigraphie osseuse :
    • Hyperfixation locorégionale caractéristique mais aspécifique
    • Plus précoce que les signes radiographiques
    • Présente à toutes les phases
    • Parfois remplacée par une hypofixation, surtout enfant/adolescent
  • IRM :
    • Anomalies aussi précoces que la scintigraphie
    • Œdème régional ostéomédullaire : hypoT1, hyperT2, réhaussement au Gd
  • Démarche diagnostique :
    • Clinique évidente : RX suffisent
    • Clinique ambiguë/doute avec diagnostic différentiel : IRM ou scintigraphie

Formes cliniques

  • Membre inférieur :
    • Atteinte 2× plus fréquente que les MS, surtout distale
    • Difficultés diagnostiques à la hanche ++ → y penser devant une hanche douloureuse à radiographie normale
    • Diagnostic différentiel : ostéonécrose aseptique au stade précoce → IRM
  • Membre supérieur :
    • Syndrome épaule-main : secondaire à une pathologie thoracique +++ ou barbituriques ou traumatisme
    • Risque d'évolution vers une capsulite rétractile invalidante
    • Hyperfixation bifocale en scintigraphie

Prise en charge

  • Absence de traitement consensuel
  • Aucun traitement n'a d'AMM
  • Objectifs :
    • Limiter les douleurs
    • Préserver la mobilité articulaire
  • Repos à la phase chaude, mise en décharge si membres inférieurs
  • Rééducation indispensable :
    • Phase chaude : kinésithérapie progressive indolore → physiothérapie antalgique, balnéothérapie, drainage circulatoire
    • Phase froide : kinésithérapie de lutte contre l'enraidissement articulaire et limitation des rétractions capsuloligamentaires
  • Médicaments (peu efficaces) :
    • Antalgiques et anti-inflammatoires peu efficaces
    • Calcitonine SC : niveau de preuve insuffisant
    • Biphosphonates IV : hors AMM, algodystrophies sévères
  • Prévention :
    • Limiter l'immobilisation plâtrée
    • Prise en charge de la douleur postopératoire
    • Rééducation douce