114 : Allergies cutanéo-muqueuses chez l’enfant et l’adulte. Urticaire, dermatites atopique et de contact

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Objectifs

  • Diagnostiquer une allergie cutanéo-muqueuse aiguë et/ou chronique chez l’enfant et chez l’adulte
  • Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient

Dermatite atopique

Physiopathologie

  • Maladie cutanée inflammatoire chronique : poussées prurigineuses d'eczéma aigu sur fond de xérose cutanée
  • 3 composantes :
    • Développement d'une réponse immunitaire inflammatoire : hypersensibilité retardée
    • Sur terrain génétique prédisposant (mutation de la filaggrine ?)
    • Association à des anomalies de la barrière épidermique
  • Etapes de l'hypersensibilité retardée :
    • Sensibilisation : pénétration d'allergène pris en charge par les cellules de Langerhans (CPAg) → migration dans les ganglions lymphatiques → activations des lymphocytes T
    • Expression : nouvelle mise en contact avec l'allergène → réaction inflammatoire Th2 (IL4, IL5)
    • Anomalies de la régulation de la réponse inflammatoire cutanée
  • Transmission autosomique polygénique

Diagnostic

Clinique

  • Anamnèse :
    • ATCD familiaux atopiques
    • Rechercher la notion d'herpès récurrent dans la famille
    • ATCD personnels atopiques, allergies alimentaires
    • Age d'apparition, intensité des lésions, traitement essayés
  • Age moyen : 3 mois
  • Facteurs déclenchants possibles : allergènes, épisodes infectieux, stress, saison
  • Diagnostic clinique :
    • Dermatose cutanée inflammatoire vésiculeuse avec xérose cutanée
    • 4 phases de lésions d'eczéma : phase érythémateuse, vésiculeuse, suintante et croûteuse-desquamative
    • Prurit intense → lichénification, troubles du sommeil
    • Variation selon l'âge :
Age Séméiologie Topographie
3 mois - 2 ans Eczéma aigu Zones convexes : front, joues, menton, face d'extension des membres
≥ 2 ans Placards lichénifiés Zones concaves (cou, coudes, creux poplités), extrémités
Adolescence Lésions polymorphes Visage et cou
  • Critères diagnostiques :
    • Obligatoirement : dermatose prurigineuse
    • Au moins 3/5 parmi :
      • ATCD personnels d'eczéma des plis de flexion ou des joues chez l'enfant
      • ATCD personnels d'asthme, de rhume des foins, ATCD atopique au premier degré si enfant < 4 ans
      • ATCD de xérose au cours de la dernière année
      • Eczéma des grands plis ou des joues, du front et des convexité (< 4 ans)
      • Début des signes avant 2 ans
  • Signes associés :
    • Cutanés : hyperstriation des paumes, kératose pilaire et ichtyose des membres, pityriasis alba, altération du tégument (pâleur, dermographisme...)
    • Ophtalmologiques : pigmentation périorbitaire, double pli sous-palpébral inférieur, conjonctivite récidivante
  • Diagnostic de gravité :
    • Impétiginisation : S. aureus, streptocoque BHA
    • Syndrome de Kaposi-Juliusberg (HSV1) :
      • Eruption vésiculo-pustuleuse nécrotico-hémorragique sur lésions d'eczéma pré-existantes
      • Syndrome infectieux marqué
      • Risque d'atteinte viscérale potentiellement mortelle
      • Traitement : aciclovir + antibiothérapie anti-staphylococcique et streptococcique (amoxiclav)
    • Retard de croissance
    • Altération de la qualité de vie

Paraclinique

  • Bilan allergologique non-systématique :
    • Indications : DA grave (échec de traitement bien conduit), stagnation de la croissance, signes d'allergie alimentaire (urticaire, choc anaphylactique) ou respiratoire (asthme, rhinite) ou de contact
    • But = éviction d'allergène
    • Prick-tests ++, IgE spécifiques, patch-tests

Prise en charge

  • Ambulatoire sauf poussée grave ou Kaposi-Juliusberg

Dermocorticoïdes

  • Action anti-inflammatoire, immunosuppressive et antimitotique
  • Référence pour le traitement des poussées
  • Contre-indication à la corticothérapie générale
  • Modalités :
    • Classe modérée sur le visage et les zones génitales
    • Classe forte sur le reste du corps
    • Une seule application par jour
    • Evaluation du niveau de consommation (nombre de tubes)
    • Arrêt progressif
  • Effets secondaires :
    • Locaux rares
    • Retard de croissance : risque faible si utilisation < 30 g/mois

Lutte contre la xérose et la surinfection

  • Traitement de la xérose = traitement d'entretien
    • Hydratation : bain à l'eau tiède, pains sans savon
    • Emollients (pas sur les lésions d'eczéma !)
  • Antihistaminiques oraux possibles lors des poussées (prurit)
  • Pas d'antiseptiques systématiques
  • En cas d'impétigo (bulle superficielle évoluant vers une érosion avec croûte mélicérique) :
    • Antibiotiques locaux si lésions localisées : acide fucidique
    • Antibiothérapie orale si lésions diffuses ou fébriles (amoxiclav)

Traitement de 2ème intention

  • Tacrolimus topique :
    • Bonne efficacité
    • Indications : DA modérée/sévère, enfant > 2 ans, résistance ou contre-indication aux dermocorticoïdes
    • Effets secondaires : sensation de brûlure, prurit
    • Risque systémique de carcinogenèse ?
  • Traitements d'exception :
    • Photothérapies UVA/B
    • Ciclosporine hors AMM

Mesures associées

  • Education thérapeutique :
    • A la maladie : symptômes, évolution, complications
    • Au traitement : mode d'action, durée et voie d'administration
    • Mesures préventives
  • Rassurer sur le pronostic
  • Mesures adjuvantes :
    • Eviter l'exposition à certains allergènes, les pièces surchauffées, l'exercice physique
    • Entourage : pas de tabagisme passif, pas de contage herpétique, pas d'acquisition d'animal
    • Hygiène : bain court quotidien tiède, pains sans savon, ongles coupés courts
    • Tenue : coton ou soie (éviter la laine)
    • Vaccinations normales mais à distance d'une poussée
    • Soutien psychologique

Suivi

  • Evolution par poussées
  • Guérison spontanée avec le temps (90% de guérison avant la puberté)
  • Eléments de surveillance :
    • Fréquence et intensité des poussées
    • Efficacité et tolérance des traitements, quantité de dermocorticoïdes consommés
    • Qualité de l'éducation thérapeutique
  • En cas d'échec, rechercher :
    • Mauvaise observance
    • Facteur aggravant : bilan allergologique
    • Echec des traitements locaux : traitements d'exception
  • Risque d'apparition d'autres manifestations atopiques
  • Prévention :
    • Primaire : allaitement maternel exclusif en cas de nouveau-né à risque (pas de régime particulier)
    • Secondaire : éducation thérapeutique, éviction d'un allergène si rôle prouvé
    • Tertiaire : éviction des FdR de rechute et de complication (éviter le contage herpétique ++)

Urticaire

Physiopathologie

  • Dermatose inflammatoire chronique
  • Lésion fondamentale = œdème dermique ou dermo-hypodermique par vasodilatation et hyperperméabilité capillaires
  • 2 mécanismes :
    • Immunologiques : après sensibilisation, hypersensibilité immédiate (IgE), hypersensibilité par activation du complément ou urticaire par vascularite
    • Non immunologiques : apport/libération d'histamine, défaut d'inhibition de médiateur (œdème angioneurotique par déficit en inhibiteur de la C1 estérase), urticaire cholinergique (libération d'ACh par l'effort ou l'émotion)

Diagnostic

Forme typique

  • Urticaire superficielle  :
    • Papules ou plaques érythémateuses rosées, ortiées, œdémateuses, à bords nets
    • Fugaces
    • Migratrices
    • Prurigineuses
  • Urticaire profonde = angio-œdème
    • Peut être associée à une urticaire superficielle
    • Tuméfaction ferme, mal limitée
    • Sensation de tension douloureuse
    • Pas de prurit, pas d'érythème
    • Paupières et lèvres +++
    • Risque de gravité en cas d'atteinte muqueuse de la sphère orolaryngée : dysphonie, hypersalivation → risque d'asphyxie et de choc anaphylactique

Formes particulières

  • Manifestations associées :
    • Hyperthermie modérée
    • Douleurs abdominales
    • Arthralgies
  • Variantes morphologiques :
    • Formes figurées : anneaux, arcs de cercles (guérison centrale)
    • Formes vésiculo-bulleuses : œdème important +++
    • Formes micropapuleuses : urticaire cholinergique +++
  • Selon l'évolution :
    • Urticaire aiguë :
      • Souvent unique → pas d'examen complémentaire au premier épisode
      • Principales causes : médicaments, aliments histamino-libérateurs, infections virales, piqûres d'hyménoptères
    • Urticaire chronique :
      • Evolution > 6 semaines, chronique si poussées quotidiennes, sinon récidivante
      • Importance de la démarche étiologique +++
      • Mais la plupart sont idiopathiques
      • Recherche d'une orientation clinique vers une cause, sinon démarche étiologique (vide infra)
    • Syndrome de vasculite urticarienne :
      • Urticaire chronique, petite taille, non prurigineuse, souvent fixe et entourée d'un halo de vasoconstriction
      • Parfois purpura associé
      • Importe une biopsie pour examen en immunofluorescence directe
      • Recherche de signes associés : hyperthermie, arthralgie, troubles digestifs, manifestations pulmonaires/rénales/oculaires

Différentiel

  • Eczéma aigu du visage : absence de lésion muqueuse, lésions fixées, suintement
  • Pemphigoïde au stade de placards urticariens
  • Erythème polymorphe (cocarde ou urticaire annulaire)
  • Maladie de Still : éruption fébrile à tendance vespérale, maculeuse voire pseudo-urticarienne

Etiologie

Démarche étiologique[1]

  • A effectuer devant une urticaire chronique
  • Rechercher des signes clinique d'orientation :
    • Angiœdème (œdème angioneurotique héréditaire) : dosage inhibiteur de la C1 estérase
    • Angiœdème facial localisé et inexpliqué : bilan stomatologique et ORL à la recherche d'un foyer infectieux chronique
    • Urticaire au froid : test au glaçon, recherche de cryoglobulines (CryoIg, cryoFg) et d'agglutinines froides (EPPS, IEPPS)
    • Urticaire solaire : phototest
    • Urticaire de contact : prick-tests
    • Lésions associées non urticariennes (purpura, livédo, nodules, lésions fixes) : biopsie cutanée avec IFD
    • Signes d'hypothyroïdie : TSH, anti-TG, anti-TPO
    • Signes d'hyperthyroïdie : TSH, anti-TRAK
    • Symptomatologie d'UGD : recherche d'Helicobacter pylori
    • Hyperéosinophilie : recherche de parasitose
    • Suspicion de maladie de système : complément, FAN, protéinurie, bilan immunologique selon orientation
    • Suspicion d'hépatite : sérologies hépatites virales
  • Sinon, traitement d'épreuve symptomatique par anti-H1 pendant 4 à 8 semaines :
    • Si efficace, arrêt des investigations
    • Si échec : hémogramme, VS, CRP, recherche d'anti-TPO (+ TSH si positifs), (EPPS)

Urticaires physiques

  • Etiologie la plus fréquente
  • Déclenchées par stimulus physique, confirmées par tests physiques après arrêt des antihistaminiques pendant 4 semaines
  • Dermographisme : isolé ou associé à une urticaire banale, urticaire déclenchée par la friction, reproduite par le frottement d'une pointe mousse
  • Urticaire retardée à la pression :
    • Œdème dermo-hypodermique douloureux 3 - 12 heures après une forme pression
    • Reproduction après port d'un poids de 6 kg sur l'épaule ≥ 20 min et lecture tardive
  • Urticaire cholinergique :
    • Papules de 1 à 5 mm entourées d'un halo de vasoconstriction (tronc +++)
    • Facteurs déclenchants : chaleur, sudation, émotion, effort
    • Confirmation : test d'effort en atmosphère chaude
  • Urticaire au froid :
    • Mains et visages
    • Déclenchement par eau, air froid, pluie, neige, baignade
    • Confirmation par test au glaçon
    • Souvient idiopathique mais parfois lié à une cryoglubilinémie, une cryofibrinogénémie ou des agglutinines froides
    • Importance de la protection vis-à-vis du froid
  • Urticaire aquagénique : rare, test à la compresse mouillée 30 min
  • Urticaire solaire

Urticaires de contact

  • Mécanisme immunologique IgE-dépendant ou non immunologique (orties, méduses, chenilles processionnaires)
  • Apparition dans les 30 min après le contact
  • Risque de généralisation secondaire et de choc anaphylactique
  • Confirmation : tests ouverts, prick-tests

Urticaires alimentaires

  • Souvent non immunologique : aliments histamino-libérateurs ou riches en histamine ou tyramine (crustacés, thon, fromages fermentés, thé, café)
  • Parfois allergie vraie (< 2h après ingestion)
  • Confirmation : interrogatoire, cahier alimentaire, recherche d'IgE spécifiques (RAST), prick-tests, régime d'éviction, test de réintroduction en milieu hospitalier
  • Eviction définitive si allergie alimentaire vraie, sinon diminution des quantités consommées

Urticaires médicamenteuses

  • Urticaires aiguës +++  : β-lactamines, curares, AINS, IEC, produits de contraste iodés, sérums, vaccins
  • Mécanisme des urticaires chroniques :
    • Allergique : sensibilisation préalable, prick tests
    • Pharmacologique
    • Par histaminolibération non spécifique (codéine ++) ou accumulation de métabolites pro-inflammatoires (AINS ++)
    • Par élévation de la bradykinine, risque d'œdème de Quincke : IEC +++, contre-indication définitive

Urticaires infectieuses

  • Viroses (urticaires aiguës ++) : HBV, MNI, CMV
  • Parasitoses (urticaires chroniques ++) : giardiase, toxocarose, ascaridiase
  • Foyers ORL ou dentaires chroniques et angio-œdème facial récidivant

Autres

  • Urticaires idiopathiques : 50 à 80 %
  • Urticaires psychogènes : événement stressant déclenchant ou syndrome anxio-dépressif réactionnel
  • Œdème angioneutorique héréditaire par déficit en inhibiteur de la C1 estérase :
    • Episodes récidivants, sans urticaire superficielle
    • Respect des paupières, prédominance aux extrémités et aux OGE
    • Atteinte digestive fréquente : douleurs abdominales, syndrome pseudo-occlusif
    • Facteurs déclenchants fréquents : traumatismes (chirurgie ++), médicaments (œstrogènes ++)

Traitement

Urticaire aiguë superficielle isolée

  • Antihistaminiques (anti-H1) :
    • Première intention = seconde génération :
      • Effet sédatif faible
      • Molécules : desloratadine (Aerius), lévocétirizine (Xyzal), cétirizine (Zyrtec), loratadine (Clarytine)
      • Pendant la grossesse : dexchlorphéniramine ou cétirizine
    • Première génération :
      • Si composante anxiogène importante
      • Effets sédatifs +++
      • Et anticholinergiques → contre-indication si GAFA ou HBP
      • Molécules : hydroxyzine (Atarax), dexchlorphéniramine (Polaramine)

Urticaire chronique ou récidivante idiopathique

  • Anti-H1 2ème génération en 1ère intention : ≥ 3 mois puis arrêt progressif à l'amendement des poussées
  • Possibilité d'associer 2 anti-H2 si échec à 4 semaines
  • Echec des associations :
    • Anti-H1 + anti-H2
    • Association médicaments bloquant la dégranulation des mastocytes : kétotifène, montelukast
    • Corticoïdes si formes profuses, en cure courte (3 - 5 jours)
  • Immunosuppresseurs à discuter si urticaires rebelles et invalidantes

Anaphylaxie

  • Adrénaline pour formes graves
  • Formes modérées : corticoïdes (bétaméthasone 4 mg IM ou IVL) puis anti-H1
  • Adrénaline en aérosol si gêne laryngée
  • Mesures de réanimation si choc anaphylactique

Eczéma de contact

  • Réaction d'hypersensibilité retardée à médiation cellulaire (LcT) : phase de sensibilisation puis phase de révélation

Diagnostic

Forme typique

  • Diagnostic clinique
  • Lésions prurigineuses
  • Placards érythémateux à contours émiettés
  • 4 phases :
    • Erythémateuse : placard érythémateux
    • Vésiculeuse : vésicules à contenu clair, parfois bulles
    • Suintante : rupture des vésicules favorisée par le grattage
    • Croûteuse : desquamation, guérison sans cicatrice

Formes particulières

  • Topographiques :
    • Œdème du visage, des paupières, des OGE
    • Paumes, plantes : rupture des vésicules difficile à cause de la couche cornée → vésicules enchâssées prurigineuses
  • Chroniques :
    • Eczéma lichénifié : épaississement et sclérose de la peau secondaire au grattage
    • Eczéma chronique des paumes et des plantes : lésions fissuraires hyperkératosiques → kératodermie palmoplantaire

Différentiel

  • Dermatite d'irritation :
Caractéristiques Eczéma de contact Dermatite d'irritation
Epidémiologie Quelques sujets Tous les sujets en contact avec le produit
Délai d'apparition Sensibilisation d'abord, réapparition 24-48h après un nouveau contact Quelques minutes/heures après l'exposition
Lésions cutanées Bords émiettés Bords nets
Topographie Déborde la zone de contact, ± lésions à distance Limitée à la zone de contact
Symptomatologie Prurit Brûlure
Tests épicutanés Positifs Négatifs
  • Dermatite atopique :
    • Enfant
    • Association possible, notamment eczéma de contact aux traitements
    • Localisations inhabituelles ++
  • Dysidrose : vésicoles dures, enchâssées, prurigineuses des faces latérales des doigts/orteils, recrudescence estivale
  • Œdème du visage :
    • Erysipèle : placard bien limité, unilatéral, syndrome infectieux
    • Œdème de Quincke : œdème pâle, indolore, non prurigineux, troubles de la déglutition ou de la respiration
    • Zona : douleurs, vésicules hémorragiques, topographie suivant un dermatome

Démarche étiologique

  • Diagnostic positif clinique, biopsie uniquement en cas de doute diagnostique qui montrera : spongiose, exocytose, œdème dermique, infiltrat lymphocytaire
  • But de la démarche étiologique = identification de l'allergène

Clinique

  • Interrogatoire :
    • Topographie initiale (zone de contact avec l'allergène)
    • Circonstances déclenchantes : activités dans les 24h avant l'appariton des lésions
    • Profession
    • Chronologie : amélioration pendant les vacances et week-ends ++
    • Traitements locaux utilisés, y compris cosmétiques et parfums
  • Recherche de topographie évocatrice :
    • Lobule des oreilles, poignets, ombilic : nickel ++
    • Visage, paupières, cou : cosmétiques, produits volatiles
    • Pieds : constituants des chaussures +++ (chrome ++)

Paraclinique

  • Tests épicutanés :
    • Patch tests
    • Indispensables pour l'identification certaine de l'allergène
    • Conditions :
      • Application sous occlusion dans le dos pendant 48h
      • Lecture 15 min après retrait et à 72-96h
      • Positivité si érythème, papule, vésicules
    • Allergènes testés :
      • Orienté selon interrogatoire
      • Batterie standard européenne des 27 substances les plus fréquemment en cause
      • Batteries spécialisées selon situation (ex : coiffure)
    • Tests à confronter à l'interrogatoire : sensibilisation ≠ allergie

Allergènes fréquents

  • Professionnels :
    • Maladie professionnelle
    • Bâtiment : sels de chrome, cobalt, résines époxy, formaldéhyde, caoutchouc
    • Coiffeurs : teintures, permanentes, caoutchouc des gants, nickel des instruments
    • Professionnels de santé : antiseptiques, antibiotiques, AINS, caoutchouc des gants, acrylates des résines (prothésiste)
    • Horticulteurs : chrysanthèmes, primevères, pesticides, gants
  • Médicaments topiques : néomycine, antiseptiques, sparadrap (colophane), baume du Pérou, AINS, dermocorticoïdes
  • Cosmétiques : femmes, visage (baume du Pérou ++)
  • Produits vestimentaires :
    • Tronc/plis : colorants textiles
    • Pieds : cuir, colle des chaussures, caoutchouc
    • Bijoux fantaisie : nickel
  • Photoallergènes :
    • Zones photoexposées
    • Causes : kétoprofène, AINS, phénothiazines
    • Diagnostic par photopatch tests

Complications

  • Surinfection :
    • Impétiginisation : croûtes jaunâtres, ADP, fièvre
    • Rare
  • Erythrodermie :
    • Généralisation progressive
    • Erythème disséminé, prurigineux, squameux ou vésiculeux
    • Fièvre, frisson
  • Retentissement socioprofessionnel

Traitement

Symptomatique

  • Dermocorticoïdes :
    • Activité forte à très forte
    • 1 à 2 semaines
  • Corticothérapie générale : uniquement poussée aiguë/profuse, pendant < 7 jours
  • Antihistaminiques sédatifs pour calmer le prurit
  • Si impétiginisation : antibiothérapie per os par amoxiclav

Eviction de l'allergène

  • Indispensable à la guérison : non accessible à la désensibilisation
  • Information du patient, liste des produits à éviter
  • Si éviction impossible : protection vestimentaire pour éviter le contact
  • Eczéma professionnel : arrêt de travail, tests épicutanés, déclaration en maladie professionnelle, aménagement de poste, port de protections

Sources

  1. Recommandations ANAES janvier 2003 : Urticaire chronique